Horizon Hebdomadaire | 24 juin 2020
Par Karen L Willoughby
MONTRÉAL—C’était plus une pensée qu’un plan : lancer peut-être une vingtaine d’églises francophones.
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David Pothier |
Avec la quatrième implantation programmée pour l’automne, David Pothier a une vision : lancer 100 églises La Chapelle au Québec, à travers le Canada, et au monde.
“Les Canadiens francophones sont les moins atteints par l’évangile de l'Amérique du Nord,” a dit Pothier, qui s’est affilié avec la Convention Nationale Baptiste Canadienne lors de l’étape de planification de La Chapelle Rosemont en 2013. Aujourd’hui la congrégation de Rosemont compte au moins mille personnes dans les services du dimanche matin (avant la pandémie).
La Chapelle Mile End fut lancée en 2015; elle compte environ 400 personnes dans son service de dimanche soir. La Chapelle Ahuntsic, lancée en 2017, compte 250 assistants. La Chapelle Gatineau fut lancée en 2019. Elle compte environ 100 chaque dimanche.
Toutes ces quatre églises se trouvent dans la région métropolitaine de Montréal. Chacune figure parmi les églises qui donnent le plus aux missions à travers le Programme Coopératif, de leurs offrandes non-désignées. (Le Programme Coopératif est le moyen par lequel les Baptistes Canadiens travaillent ensemble pour partager l’évangile de l’amour inconditionnel de Dieu pour tous les peuples de Canada et du monde.
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Jean-Philippe Beaudry |
“Quant à moi, le Programme Coopératif est puissant parce que ça nous aide à faire plus ensemble que nous pouvions faire seuls, “ Pothier a dit à l’Horizon. “Notre église seule ne peut envoyer des fonds à chaque sinistre. Notre église ne peut pas combler tout besoin. Mais avec le Programme Coopératif les églises combinent leurs dons pour l’implantation, la mission, et la compassion. Ça crée une force.
“Alors notre première raison pour donner c’est de pouvoir faire plus ensemble,” Pothier a continué. “La deuxième raison : la CNBC et son réseau Send ont cru à nous et nous voulons redonner ce que nous avons reçu. Nous donnons aussi parce que la CNBC est très forte dans l’implantation et l’élargissement du Royaume de Dieu. Nous croyons à cela et nous voulons y participer.”
Pothier, né à Trois Rivières, à plus de deux heures de Montréal, a invité à Jésus d’être son Seigneur à l’âge de 15 ans. Il avait 21 ans quand il a répondu à l’appel de Dieu au ministère. Il fut d’abord pasteur de jeunesse bénévole, ensuite pasteur de jeunes adultes, et quand il a cherché des partenaires pour lancer une église, il a connecté avec Directeur d’Implantation Gary Smith, qui lui a parlé de la CNBC.
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Jean-René Bibeau |
“Je l’ai montré notre déclaration de foi et lui ai dit qu’il serait important qu’il soit d’accord avec la déclaration,” Smith, qui est actuellement pasteur de Bow Valley Baptist Church à Cochrane, Alberta, a dit. “Il avait une passion dynamique pour le salut de son peuple, les Québécois."
Pothier a dit qu’il est reconnaissant plutôt que surpris par la croissance de La Chapelle.
“C’était Dieu à l’oeuvre, pas quelque chose que nous pouvons imiter,” le pasteur a dit. “Le timing de Dieu fut parfait."
Cela dit, “Je crois que nous avons découvert un moyen de prêcher l’évangile d’une manière que les gens peuvent comprendre et s’identifier avec. Ça ne suffit pas juste de la comprendre ; ils doivent s’y identifier.”
Pour faire passer l’évangile à ses auditeurs, Pothier utilise ce qu’il appelle une “approche Jean 4,” la manière dont Jésus avait communiqué avec la femme samaritaine au puits.
“D’abord il connecte à un niveau profond. Deuxièmement, il a exposé sa douleur," Pothier a dit. “Ensuite, offrez Jésus comme la solution à la douleur.
“Si vous exposez la douleur sans connexion, les gens rejetteront ce que vous direz,” le pasteur a continué. “Pour connecter d’une manière profonde, il y a deux choses. D’abord l’humour. Le coeur s’ouvre quand les gens rient. Un autre outil, l’authenticité : parlez de vos propres faiblesses, les moments difficiles. Les gens s’y identifieront. Si les gens sentent que vous prêchez vers eux du haut en bas, ils ne connecteront pas.”
Dans moins de deux ans après son lancement, La Chapelle Rosemont avait grandi pour remplir son espace disponible, Pothier a dit, alors en 2015 il a envoyé une équipe dirigée aujourd’hui par Pasteur Jean-René Bibeau pour lancer La Chapelle Mile End.
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Jackson Ntumba |
Deux ans plus tard il a envoyé Pasteur Jackson Ntumba avec une équipe pour lancer La Chapelle Ahuntsic. Et l’année dernière il a envoyé Pasteur Josias Laporte avec une équipe pour lancer La Chapelle Gatineau.
Pendant la pandémie Pothier donne le message à toutes les quatre églises par vidéo, bien que normalement chacun des pasteurs prêche dans son église à lui.
“Elles ont toutes la même vision, mais juste des pasteurs différents,” Pothier a dit. “Nous offrons un service de dimanche fort et attirant, des groupes de formation en disciples forts, et des ministères de compassion.”
Les églises La Chapelle s’engagent dans leurs communauté par une participation bénévole avec des organisations séculaires, ainsi que de l’aide financière et d’autres ressources.
“Comme ça ils ne vous voient pas comme de la compétition, mais comme partenaire,” Pothier a dit.
Canada est devenu une société séculaire, le pasteur a dit. L’héritage chrétien est parti, et les gens ne pensent plus à aller à l’église.
“Dieu n’est plus dans l’état publique. Il y a aussi une obscurité morale, ainsi qu’émotionnelle. Quand Dieu n’est pas là, l’espoir n’est plus,” Pothier a dit. “Tout ça crée une situation où les gens cherchent de l’espoir et depuis six ans, nous avons baptisé 550 personnes.”
Les églises La Chapelle se rencontrent dans des endroits loués : des théâtres, des clubs, des écoles. Pendant la semaine, environ 70 groupes de formation en disciples se rencontrent dans des maisons. “Nos petits groupes sont basés sur trois choses : la communauté autour des Écritures, la vie dans l’Esprit, et le travail missionnaire ensemble,” Pothier a dit. “Nos missions sont actuellement locales. La prochaine étape, internationales.
“Notre vision est d’implanter 100 églises,” le pasteur a continué. “Au Québec nous avons la vision d’implanter au moins 30.”
Les autres seront ailleurs au Canada, et partout au monde, là où les gens francophones se trouvent. Pourtant Pothier ne veut pas se limiter. Il se dit ouvert à la direction de Dieu.
“Dieu est à l’oeuvre dans son église,” Pothier a dit. “Je ne sais pas ce qu’il fait exactement mais j’ai un sens que Dieu fait quelque chose de nouveau. Cette crise COVID-19 peut être utilisée par Dieu pour faire des choses inouïes dans le corps.
“Les gens doivent, je pense, reconnaître que la pandémie est un signe d’écouter Dieu, de ralentir nos vie, d’utiliser cette crise comme opportunité de faire ce que l’Esprit nous dit de faire. Notre grand problème est le bruit,” le pasteur a noté. “Nous ne pouvons pas entendre la voix de Dieu puisqu’il y a trop de bruit autour de nous. Dans cet âge numérique nous devons trouver des moments en dehors du bruit, afin de chercher Dieu pour sa personne au lieu de pour ses bénédictions seulement.”
Traduction par Baker Hill